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La Trinité : un lieu chargé d’histoire (XVème siècle)

Le quartier situé aujourd’hui rue de Brest et près du lieu-dit Kerhourlo semble toujours avoir été dédié à la Trinité, pour finalement avoir donné ce nom à cette partie de la commune. La chapelle et un lavoir sont les vestiges les plus anciens de ce secteur.

La chapelle de la Trinité est une construction initiale de la fin du XV siècle ou du début du siècle suivant. Jusqu’à la dernière guerre, elle présentait cinq statues remarquables :

  • La Sainte Trinité, groupe en bois, dont il ne restait plus que le Père Eternel, barbu, revêtu d’un grand manteau à plis souples. Il portait une couronne à fleurons multiples, tenait dans la main droite le globe du monde et dans la gauche un sceptre.
  • Notre Dame de Bonne Nouvelle, couronnée, assise au-dessus et à gauche du maître-autel, portait sur son genou l’Enfant-Jésus ; de la main droite elle tenait une branche où reposait un oiseau lourd et laid.
  • Saint Sané, avec crosse et mitre, était revêtu d’une chasuble à l’antique.
  • Saint Gouesnou, en évêque, avec chape et mitre, esquissait un geste de bénédiction.
  • Saint Mémor (ou Mémoire), en costume épiscopal, avec mitre et crosse, tenait de la main droite les entrailles qui sortaient de son ventre.

Ce saint était invoqué en Bretagne par les personnes qui souffraient de maux de ventre.
Toutes ces statues avaient le caractère de la fin du XVème siècle ou du XVIème jusqu’à leur destruction pendant la seconde guerre mondiale.
Les combats de 1944 provoquèrent d’importants dégâts qui imposèrent une large restauration au cours de laquelle des arcades furent remplacées par des poutres de béton. La bénédiction de la chapelle rénovée eut lieu le 19 octobre 1952. C’est aujourd’hui un édifice rectangulaire, avec quatre travées et la sacristie dans le prolongement du seul bas-côté, au sud. Le clocher, de style gothique, est une imitation de l’ancien. Il date de 1876 et présente la particularité d'être l'un des derniers dont le mécanisme des cloches n'est pas électrifié mais actionné, à la force des bras, par deux grosses cordes.
Certes, le béton a parfois pris la place de la pierre de taille, pourtant, la chapelle conserve quelques traces de l’ancien édifice, en particulier le portail : contre-courbé et feuillagé, terminé par un gros fleuron, il est accosté de deux pinacles ; au-dessus de celui de gauche on peut y voir deux écussons accolés mais martelés.
Le calvaire en granit de la Trinité se dresse sur le parvis de la chapelle. Sa croix, brisée au sol suite à une tempête en 2005, a été restaurée à l’identique en 2007.

Le cimetière qui entourait la chapelle a disparu. En contre-bas, la fontaine Sainte a donné lieu à un lavoir constitué notamment d'un fronton à trois arches symbolisant le concept chrétien de la Trinité. A côté de celui-ci, une stèle gallo-romaine à pans coupés pourrait être une borne milliaire[2].

L’importance de la Trinité dans cette partie de la commune a fait qu’il y a longtemps été organisé un pardon local : il avait naturellement lieu le Dimanche de la Trinité, une semaine après celui du Bourg qui se tenait donc lors du dimanche de Pentecôte.

Bien plus tard, en 1879, ce quartier a accueilli la première école de la Trinité-Plouzané : elle était publique, mixte et située dans la maison faisant aujourd’hui l’angle de rue au-dessus du lavoir. Elle fut remplacée en 1910 par une autre école, dans le bâtiment en face de la chapelle et devenu aujourd’hui un local d’associations.

Bibliographie :

Plouzané, l’album du siècle, de Régis Louarn
De Brest au Conquet par le chemin de fer électrique, de Louis Coudurier
Plouzané au cours des âges des origines à la révolution de 1789, de Jean-François SIMON
Plouzané et Locmaria-Plouzané, Monographie des deux Paroisses, du Chanoine Pérennès


[1] Dans les principaux courants du christianisme, « La Trinité » représente Dieu, unique, partagé dans trois figures distinctes : Père, Fils et Saint-Esprit.

[2] Dans la Rome antique, les bornes milliaires étaient des pierres généralement en forme de colonne portant une inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines. Comme leur nom l'indique, les distances étaient mesurées en milles romains, soit environ 1 460 mètres.